Azazel, Boris Akounine, 2001, Ed. Presses de la Cité

Genre : roman 

Pages :319

Moscou, Mai 1876 : Par un superbe après-midi de printemps, les promeneurs du parc Alexandre sont témoins d'un incident surprenant : un jeune homme se précipite aux pieds d'une demoiselle et lui demande abruptement de l'épouser, sans quoi, il mettrait fin à ses jours. Dans l'acalmie, la jeune fille, effrayée, se réfugie sous les jupes de sa duègne. Mais elle ne fait qu'empirer la situation :  l'homme sort un revolver de sa redingote et se brûle la cervelle. La police moscovite découvre alors qu'il ne s'agit que du premier acte d'un véritable traquenard inexplicable. Un jeune fonctionnaire débutant, du nom d'Eraste Fandorine est inopinément mis sur l'affaire. Sa toute première enquête le mènera à l'autre bout de l'Europe et seule sa lucidité lui permettra de démanteler, au risque de sa vie, une conspiration internationale.

Azazel, selon les écritures judaïques, serait un ange déchu, ou un antique démon, vivant dans le désert. Il signifierait : "Dieu a rendu fort". Bref, Azazel n'est pas un être à fréquentable et de bonne augure... Toujours est-il que ce roman sème le doute, tout le long  et qu'il entretient une sorte de brume autour des personnages. Cela commence avec le premier acte : lorsqu'un étudiant se suicide en public, après un refus de mariage. L'action, tout aussi inexplicable que ses raisons, était en fait calculée depuis le début. Par qui ? Pourquoi ? Ce sont donc bien le doute et le mystère qui demeurent les maîtres mots de ce roman.

Un autre point qui interpelle : l'étrangeté. Quel est donc cet orphelinat, dirigé par une baronne britannique, élevant d'une étrange façon ses enfants ? Qui est cette séduisante femme, et quel rôle joue-t-elle dans l'histoire ? Pourquoi cet inconnu murmure : "Azazel" ?  Qui est cet étrange comte joueur et débauché ? Chaque chapitre résout son propre mystère et mène à un autre, recollant au fur et à mesure, les morceaux du puzzle. 

Je ne suis pas fan des romans policier, d'habitude. Seulement, celui-ci en fait une exception, car sur une toile historique de paysage russe, nous avons une intrigue rythmée, et quelques références à la littérature russe et à la langue germanique. Le héros, quant à lui, est à moitié désacralisé : il n'est pas James Bond, ni Hercule Poirot. Fandorine est surtout perspicace, simple et modeste. Il s'agit de sa toute première enquête, alors, parfois, les références manquent, mais il reste très débrouillard. 

Dans cette filandreuse intrigue, Fandorine doit reconnaître ses alliés et ses ennemis. Attention aux apparences, toutefois, car la surprenante révélation finale va chambouler le lecteur. Ce dernier n'est pas au bout de ses surprises, lorsqu'il arpentera la toute dernière page du roman. Celle-ci le laissera certainement perplexe , voire carrément "sur le c**".

Bref, Boris Akounine (son véritable  nom est Grigori Tchkhartichivili) sait comment mener son lecteur à la baguette. De l'action, un peu de culture, un paysage russe du XIXème siècle sous l'emprise d'une communauté nihiliste, des complots meurtriers, des desseins fantaisistes et un héros qui débute. De quoi semer le trouble...

Si ce roman vous a plu, sachez qu'il n'est que le premier d'une saga de sept tomes !

Enfin, une citation que j'ai retenue : "Chacun est porteur d'un bien inestimable, par sa vie il change le monde en mieux. Ils écriront de sages lois, ils découvriront les secrets de la nature, ils créeront des chefs-d'oeuvre artistiques. D'année en année, ils seront plus nombreux, et, avec le temps, ils transformeront ce monde abject, injuste, criminel !" Maintenant, reste à savoir qui "ils" sont et si le dessein de Milady Esther (la baronne britannique), l'auteure de cette citation, est de bonne augure ou non...

Tome 2 de la trilogie Fifty Shades

E. L. James, éd. JC Lattès, Janvier 2013

Genre : roman

594 pages

Nous retrouvons Ana Steele, désormais assistante d'édition et son prince charmant, Christian Grey- pas si charmant que ça- dans le second tome de la célèbre saga américaine Fifty Shades. Cette fois-ci, Ana se sent dépassée par les événements et ne semble plus en mesure d'accepter les terribles secrets qui entourent son amant. C'en est trop : elle coupe les ponts. Elle doit désormais se concentrer sur sa carrière.

Toutefois, cette séparation laissera les amoureux dévastés. Ana ne parvient pas à l'oublier et Christian persiste à vouloir recoller les morceaux.  Le douloureux et sombre passé de Christian refait surface, menaçant leur réconciliation. Pourtant Ana doit prendre une importante décision...

Les masques tombent ! En effet, l'auteur s'est principalement concentrée sur les démons de Christian : son enfance. Ce dernier est désormais vulnérable, suite à leur séparation, ce qui le rendra plus humain et plus sensible qu'auparavant. On pourrait même dire qu'il est acculé : ce n'est plus le  moment de jouer avec les sentiments de sa dulcinée, mais bien celui des révélations. Christian se recroqueville sur son passé et lutte contre celui-ci, afin de reconquérir Ana. C'est précisément elle qui prodigue une sorte de thérapie, par sa patience et son attention. Progressivement, Christian se dévoilera, et se révèlera enfin, tout entier. 

Le déroulement de l'histoire aurait pu tourner au vinaigre et devenir un classique du roman à l'eau de rose s'il n'y avait pas eu de sexe...et d'action ! Certes, il y  a beaucoup moins de scènes érotiques, mais cette fois-ci, il s'agit d'un roman d'amour dans le colimateur du drame : Jack Hyde, employeur d'Ana, lui fait des avances de plus en plus déplacées et se montre plus violent vers la fin. Il deviendra d'ailleurs un élément clé de leur relation... Une ex de Christian, dangereusement jalouse, refuse de l'oublier et devient une véritable menace pour leur couple. Enfin, Mrs Robinson, l'ancienne amie de Christian, celle qui lui a tout appris, jette une ombre sur leur vie...

Le phénomène Fifty Shades a résolument envahi les ventes et pourrait dépasser celles de la très célèbre saga Harry Potter. D'autant plus que la trilogie érotique a permis aux ventes d'accessoires SM un bon coup de fouet !

Tome 3, Cinquantes Nuances Plus Claires, à paraître courant Février 2013.

Tome 1 de la saga Fifty Shades; E.L. James; 2012; Ed. JC Lattès

Genre : roman 

551 pages

Anastasia Steele, étudiante en littérature, est une jeune fille à la fois naïve et entière. Elle se consacre à sa future carrière d'éditrice et à ses amis ainsi qu'à sa famille. Elle emménage avec sa meilleure amie, Kate Kavanagh et voit en son avenir des jours prometteurs. 

Pourtant, Kate, qui devait interviewer le richissime et intriguant chef d'entreprise Christian Grey, tombe         malade et confie cette tâche à Ana. Sa rencontre avec Grey marquera le début de leur relation outrancière. Pronfondément intimidée et séduite par cet homme, Ana tente d'oublier cette rencontre, qui aura été désastreuse.

Un jour, Grey débarque dans le magasin dans lequel Ana travaille à mi-temps et lui propose un rendez-vous.  Force est de constater pour Ana, qu'elle semble follement attirée par Grey, alors qu'il lui suggère de prendre ses distances. Mais quels maux tourmentent cet homme avide de contrôle ? Où cette relation les mènera-t-elle ?

Le premier tome de la trilogie Fifty Shades est l'un des romans les plus vendus au monde en 2012. Il aura fallu à E. L. James de la patience, du talent et surtout de l'audace pour coucher cette intrigue. Ce roman obsède. Ce roman est libérateur. Ce roman saisit le lecteur jusque dans ses pensées les plus profondes...

Je ne suis pas adepte de romans érotiques, en général. Mais cette fois-ci, je me suis laissée tenter, car disait-on à l'époque, ce roman faisait couler beaucoup d'encre. L'auteur annonce la couleur dès les premières lignes : une écriture simple, fugace et un personnage lucide et attachant. Le fil de l'intrigue est rythmé, les mots sont vrais, les personnages sont entiers et uniques. Le lecteur entre dans les pensées d'Ana, et assiste aux scènes les plus intimes de sa vie.

C'est peut-être cet aspect du roman qui constituerait une controverse à son succès : "assister aux scènes les plus intimes" dévoile pour certains un état de voyeurisme. Selon moi, il faut avoir l'esprit ouvert pour aborder un tel sujet. Si le personnage principal s'exprime directement, avec le "je", et qu'il décide de raconter tout, c'est que, d'une certaine façon, il accepte que le lecteur entre dans sa vie. Logique. 

Autre controverse : le style. Les uns disent qu'il s'gait d'un roman du genre Harlequin, sans aucune élégance littéraire. Si nous le comparons aux oeuvres de Sade, oui...Mais, les autres défendent le roman en affirmant qu'il ne s'agit pas de créer une grande oeuvre, "à la française", mais un divertissement.

A mon humble avis, E. L. James a relevé le défi, et avec brio, d'écrire un roman érotique qui ne sombre pas dans la vulgarité et la médiocrité et qui met en scène un sujet sérieux : les "nuances psychologiques" de Grey.  

Attention, tout de même, je tiens à préciser un point. Certes, il y a de nombreuses scènes sexuelles. Mais, il s'agit avant tout d'une histoire d'amour, nuancée par du sadomasochisme et du romantisme, les tourments psychologiques de Grey de surcroît. 

 Le deuxième tome, Cinquante Nuances plus sombres, est actuellement en vente, depuis le 03 Janvier 2013. Tome 3 à paraître début Février 2013 !

Aujourd'hui, je me suis dit : pourquoi ne pas créer un blog ? Eh bien, c'est chose faite, désormais ! 

J'espère pouvoir connaître d'autres blogeurs et partager beaucoup de choses avec eux. 

Articles à venir ! :)

D.