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Le Carnet de Deana
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Le Carnet de Deana
28 janvier 2013

Azazel

azazel couvertureAzazel, Boris Akounine, 2001, Ed. Presses de la Cité

 

Genre : roman 

Pages :319

 

Moscou, Mai 1876 : Par un superbe après-midi de printemps, les promeneurs du parc Alexandre sont témoins d'un incident surprenant : un jeune homme se précipite aux pieds d'une demoiselle et lui demande abruptement de l'épouser, sans quoi, il mettrait fin à ses jours. Dans l'acalmie, la jeune fille, effrayée, se réfugie sous les jupes de sa duègne. Mais elle ne fait qu'empirer la situation :  l'homme sort un revolver de sa redingote et se brûle la cervelle. La police moscovite découvre alors qu'il ne s'agit que du premier acte d'un véritable traquenard inexplicable. Un jeune fonctionnaire débutant, du nom d'Eraste Fandorine est inopinément mis sur l'affaire. Sa toute première enquête le mènera à l'autre bout de l'Europe et seule sa lucidité lui permettra de démanteler, au risque de sa vie, une conspiration internationale.

 

Azazel, selon les écritures judaïques, serait un ange déchu, ou un antique démon, vivant dans le désert. Il signifierait : "Dieu a rendu fort". Bref, Azazel n'est pas un être à fréquentable et de bonne augure... Toujours est-il que ce roman sème le doute, tout le long  et qu'il entretient une sorte de brume autour des personnages. Cela commence avec le premier acte : lorsqu'un étudiant se suicide en public, après un refus de mariage. L'action, tout aussi inexplicable que ses raisons, était en fait calculée depuis le début. Par qui ? Pourquoi ? Ce sont donc bien le doute et le mystère qui demeurent les maîtres mots de ce roman.

Un autre point qui interpelle : l'étrangeté. Quel est donc cet orphelinat, dirigé par une baronne britannique, élevant d'une étrange façon ses enfants ? Qui est cette séduisante femme, et quel rôle joue-t-elle dans l'histoire ? Pourquoi cet inconnu murmure : "Azazel" ?  Qui est cet étrange comte joueur et débauché ? Chaque chapitre résout son propre mystère et mène à un autre, recollant au fur et à mesure, les morceaux du puzzle. 

Je ne suis pas fan des romans policier, d'habitude. Seulement, celui-ci en fait une exception, car sur une toile historique de paysage russe, nous avons une intrigue rythmée, et quelques références à la littérature russe et à la langue germanique. Le héros, quant à lui, est à moitié désacralisé : il n'est pas James Bond, ni Hercule Poirot. Fandorine est surtout perspicace, simple et modeste. Il s'agit de sa toute première enquête, alors, parfois, les références manquent, mais il reste très débrouillard. 

Dans cette filandreuse intrigue, Fandorine doit reconnaître ses alliés et ses ennemis. Attention aux apparences, toutefois, car la surprenante révélation finale va chambouler le lecteur. Ce dernier n'est pas au bout de ses surprises, lorsqu'il arpentera la toute dernière page du roman. Celle-ci le laissera certainement perplexe , voire carrément "sur le c**".

Bref, Boris Akounine (son véritable  nom est Grigori Tchkhartichivili) sait comment mener son lecteur à la baguette. De l'action, un peu de culture, un paysage russe du XIXème siècle sous l'emprise d'une communauté nihiliste, des complots meurtriers, des desseins fantaisistes et un héros qui débute. De quoi semer le trouble...

Si ce roman vous a plu, sachez qu'il n'est que le premier d'une saga de sept tomes !

Enfin, une citation que j'ai retenue : "Chacun est porteur d'un bien inestimable, par sa vie il change le monde en mieux. Ils écriront de sages lois, ils découvriront les secrets de la nature, ils créeront des chefs-d'oeuvre artistiques. D'année en année, ils seront plus nombreux, et, avec le temps, ils transformeront ce monde abject, injuste, criminel !" Maintenant, reste à savoir qui "ils" sont et si le dessein de Milady Esther (la baronne britannique), l'auteure de cette citation, est de bonne augure ou non...

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